Les dernières décennies ont bouleversé les liens sociaux entre les habitants d’un même territoire. Avec l’accélération des modes de vie et l’individualisation des comportements, les lieux où expérimenter le vivre ensemble se font rares. La crise du COVID a d’ailleurs mis en lumière le besoin criant de se retrouver, d’échanger, d’agir ensemble. Pour répondre à cet enjeu de cohésion sociale, les collectivités locales peuvent s’appuyer sur les associations d’éducation populaire comme l’UFCV.
Le vivre ensemble, une demande forte des habitants
Appartenir à un groupe, faire communauté, construire ensemble : les rapports sociaux sont au cœur de la cohésion d’une société. Ces dernières années pourtant, le lien social est mis à mal. En cause, l’individualisation des modes de vie, la transformation de la famille, l’accélération des phénomènes de mobilité, les nouvelles formes de pauvreté et d’exclusion sociale, le vieillissement de la population, ou encore l’extension de plus en plus importante des territoires.
Ces transformations majeures peuvent créer un sentiment d’isolement chez les Français. L’étude Solitudes, menée en 2023 par la Fondation de France, révèle qu’une personne sur trois n’a aucun ou qu’un seul réseau de sociabilité. Face à cette réalité, les lieux de rencontre sont d’une importance capitale. Les personnes interrogées admettent que les lieux qui favorisent la sociabilité sont les structures associatives (43 %) et les équipements sportifs (37 %). Des lieux où le « faire » occupe une place centrale.
Inclure le lien social dans la politique de la ville
Alors, comment recréer des espaces propices à la création de liens entre les habitants ? C’est la question que se posent nombre de collectivités territoriales. Outre la mise en place d’actions culturelles et sportives, il s’agit d’offrir aux habitants des lieux d’initiatives où se retrouver, échanger et mener à bien des actions collectives. Des terrains d’éducation populaire, où se conjuguent insertion et mixité sociale.
« Aujourd’hui, il y a un vrai besoin d’innover, un vrai besoin de compétences, de créativité pour contribuer au lien social entre les habitants. Je suis persuadé qu’il y a des partenariats importants à construire avec des associations d’éducation populaire comme l’UFCV. »
Frédéric Imbert, Maire de Clénay, en Bourgogne-Franche-Comté
Formaliser un projet social à l’échelle de son territoire peut être un bon levier pour impulser la création de lieux de cohésion sociale. L’idée : travailler sur une action sociale préventive, participative et émancipatrice, menée en complémentarité avec les acteurs locaux comme l’UFCV.
Une réponse adaptée : les espaces de vie sociale
Les espaces de vie sociale (EVS) offrent une réponse concrète qui favorise l’engagement local et la participation citoyenne. En Normandie, mais aussi dans d’autres régions comme la Gironde, l’UFCV accompagne les habitants dans la mise en place et la gestion de ces initiatives de proximité.
« L’idée de l’espace de vie sociale, c’est de redonner le pouvoir d’action aux habitants. »
David Boudineau, responsable de l’animation territoriale de l’UFCV en Normandie
Les espaces de vie sociale sont des lieux d’accueil, de convivialité, d’information et d’orientation. Accessibles à tous, ils visent à renforcer les solidarités de voisinage et à coordonner les initiatives des habitants. Les projets mis en place naissent des envies et des besoins des habitants, et sont donc très différents d’un territoire à l’autre. Un comité de pilotage ou de gouvernance, composé d’habitants, d’élus et de partenaires, vient ensuite asseoir le projet et lui permettre de grandir. L’UFCV, forte de son savoir-faire pour animer la vie sociale des territoires, accompagne la démarche, notamment en servant d’intermédiaire avec les politiques locales et les partenaires tels que la CAF. Une bonne manière de redonner une place politique à tous les citoyens d’un territoire. Car l’objectif ici est bien de créer un lieu de vie par, pour et avec les habitants.